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REGISTRES D
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President Nicolay, President Charron et led. sr Mar­cel, Prevost, seroient commis pour aller faire les re­monstrances au Roy, telles que dessus et le supplier très humblement de ne permettre ceste forme en son Royaume, tant pour le petit secours qu'il cn pourroit tirer que pour une difficulté et impossibi­lité qui y estoict,le suppliant très humblement tenir pour excusez lesdictz commissaires.
Et le lundy, huictiesme jour dud. mois, sont partis lesd, s" depputez de la Ville de Paris pour aller à Chantilly, là où le Roy debvoit arriver.
Et le treiziesme jour dud. moys de janvier, estant de retour, led. sr Prevost revenant de la Court avec la compaignye, a dict au Bureau que les remons­trances ont esté faictes dès le jeudy unziesme, le Roy estant à Chantilly, tant par mond. sr de Mont­morency que la compaignye depputez pour aller vers le Roy, que Sa Majesté a très bien receuz, estant presente la Royne sa mere, qui a dict que jamais n'ont entendu sinon que pour essaier à se tirer d'affaires, pour la conservation de l'estat de ce Royaume, ilz avoient assemblé grande compaignie des plus notables de son Conseil qui avoyent en­semblement advisé ceste forme, laquelle n'estant, trouvée bonne, il ne voulloit estre suyvie; et que quant à luy, il ne luy Chailloy t la forme, par tant qu'il peust estre secouru. Toutesfois ayant esté prinse ceste deliberation premiere avec si grande compaignye, qu'il requeroit lesd, depputez adviser quelque autre moyen plus propre et commode, lant pour son service que pour la commodité de ses sub­jects, et que cela fust rapporté à Sainct Germain en Laye, là où Sa Majesté se deliberoit aller pour y estre la sepmaine d'après, et là se debvoient trouver plusieurs aultres princes et seigneurs, et de ceulx mesmes qui avoient esté à la premiere resolution; ct que lors de l'assemblée audict Sainct Germain, ayant entendu autre moyen pour le secourir, qu'il se ren­droit curieux pour le recevoir et changer la pre­miere forme, pour ne voulloir aultre chose, sinon que secours. Lequel il prye de trouver, et de faire
Comptes'1', et pour lad. Court des Aydes, ma [Jean] Machault'2' et.....'3) Dcmonceau'4', aussi conseil­lers en lad. Court des Aydes; et pour la Ville, sire Pierre Croquet, marchant et l'un des vingt quatre Conseillers de lad. Ville, m" Jehan Sanguyn, sr de Livry, conseiller du Roy aux Eaues et forestz, me Pierre Versoris, advocaten Parlement, et sire Claude Le Prebstre, marchant bourgeois de Paris.
A laquelle assemblée fut proposé de rechef et com­municqué, tant les lettres de commissions que in­struction, par mond. sr de Montmorency, requerant icelle compaignie donner conseil et advis pour l'exe­cution d'icelle. Là où fut l'affaire mis en deliberation, et fut trouvé que de lever les deniers que le Roy pretendoit, selon le contenu en la commission et me­moire, que la forme de tel secours ne luy tourneroyt à si grand fruict comme il pensoit, et que le denier que Sa Majesté pensoit lever ne monteroit à grand somme, estant encores l'execution de ce fort dan­gereuse, et que partant il failloit continuer les re­monstrances, joinct que la saison ne permettoit pas de lever de ceste façon, estant ung chacun résolu en son particullier de le secourir de ce qu'il pou­roit, comme s'asseurant aussi que ung chacun se deliberoit d'aider au Roy pour le. tirer d'affaire; mais qu'il doibt estre supplyé de considerer le peu de fruict qui proviendrait de ceste levée et que le demandant de ceste façon, il en seroit plus tost sa­tisfaict.
A ceste cause fut advisé y envoyer de rechef, et pour faire icelle seconde remonstrance, auroient esleu led. sr Marcel, Prevost des Marchans, qui auroit remonstré que ceste cause ne touchoit seullement Ia Ville, mais toutes les autres villes de ceste Gene­rallité et aultres Estatz et qu'estant ceste matiere de tel poix, qu'il luy sembloit que mond. sr de Mont­morency et quelques aultres qu'ilz adviseroient debvoient estre delleguez, ausquelz il offrait faire compaignye.
Sur quoy la matiere remise encore en delibera­tion, fut arresté que mond. sr de Montmorency, messieurs l'Evesque de Paris, premier President,
O François Dolu ou Dollu, reçu maitre des comptes le 19 juin i564, au lieu de Guillaume de Reilhac, puis Président, l'un des deux créés par l'édit de décembre 1567, -----tué le 11 desdits mois et an, exerça cette charge jusqu'en mars 1588. (Archives nat., Officiers de la Chambre des Comptes, P. 2635, fol. io et 68.)
(2) Jean Machaut, seigneur de l'Arbre-au-Vivier etde Saint-Soupplet, né le 20 janvier 1521, Conseiller à la Cour des Aides en i554, mort en décembre 158g. (Potier de Courcy, Continuation de l'Hist, généal, de la maison de France, in-fol., Didot, 187.3-1881, p. 463.)
(3> Le prénom est en blanc dans A et B.
<4) Dumonceau dans B.